Tout au long de la nuit, enfermé dans la ville, fortifiée en ruines,
A mesure qu’avancent les veilles, je sens s’accroître mon dépit,
Les étoiles filantes tracent au ciel des chemins rouges;
La lune qui se lève illumine une moitié de la montagne.
On n’entend pas d’abois de chiens dans les villages,
Mais seulement la voix des bêtes sauvages.
Sur mon lit de chagrin, quand j’arrive à dormir,
Sans cesse les rêves m’éveillent en sursaut.
(Pièce anonyme tirée d’un manuscrit de Dunhuang, 8e siècle, publié par Paul Demiéville dans Le Concile de Lhasa, Paris, 1952, p. 323.)