Hallaj: « Ton âme… »

(Akhbar al-Hallâj, trad. Louis Massignon, Vrin, 1975. 65)

و قال احمد بن فاتك : قات للحلاج : أوصن. قا : هى نفسك إن لم تشغلها شغلتك

Ahmad ibn Fâtik dit encore: J’ai dit à al-Hallâj: Lègue-moi un commandement. Il dit: Ton âme! Si tu ne l’asservis pas, elle t’asserviras (Hâ nafsuka in lam tashghaluhâ shaghalatka).

Céder sur son désir / Hallaj

Akhbar Al-Hallaj / Louis Massignon.- Vrin, 1975.
16.

Mon compagnon de coupe est hors de toute suspicion,
Quant à son intention de me léser :
Il me convia, puis me salua,
Comme l’hôte fait à son hôte;
Mais sitôt que la coupe circula,
Il fit apporter le tapis de supplice et le glaive…
Tel est le sort de qui boit le Vin,
En plein été, en compagnie du Monstre.

Louis Massignon: Akhbar Al-Hallaj

Akhbar Al-Hallaj / Louis Massignon.- Vrin, 1975. P. 136:
« me détachant du groupe, je lui dis: Maître, pourquoi tuerions-nous un homme qui prie, jeûne et récite le Qorân? Et lui de répondre: La raison pour laquelle le sang doit être épargné est extérieure à la prière, au jeûne et à la récitation du Qorân. Tuez-moi donc et vous en serez récompensés. Et moi, je serai enfin délivré; car vous aurez été des combattants pour la Foi (mujâhidûn), et moi je serai mort martyr. »

Figure du mystique

La figure du mystique n’est plus propice à notre temps. La propagation brouillonne de la mystique naturelle (elle sans doute qui trouve en notre temps un milieu propice: je soupçonne que notre temps est un de ceux où l’expérience mystique est la plus commune, et où de se répandre elle ne trouve plus à s’incarner) ne trouve plus de système symbolique (dogmatique-légal) pour la tendre.
Il faudrait retrouver ce passage des Akhbar de Hallâj, dans les premiers temps de la mystique musulmane, où celui-ci loue la foi de celui qui l’envoie au supplice.