décembre 2020
Il y a des lacunes dans mon souvenir. J’étais allé le voir pour lui dire que j’abandonnais mon projet de maîtrise sur Hegel et Marx. Lire la suite
décembre 2020
Il y a des lacunes dans mon souvenir. J’étais allé le voir pour lui dire que j’abandonnais mon projet de maîtrise sur Hegel et Marx. Lire la suite
Il y a toujours encore d’inoffensifs introspectifs qui croient qu’il y a des « certitudes immédiates », par exemple « je pense », ou, comme c’était la superstition de Schopenhauer, « je veux »: comme si ici la connaissance obtenait de saisir son objet pur et nu, comme « chose en soi », et que ni du côté du sujet ni du côté de l’objet n’intervenait de falsification. Que cependant « certitude immédiate », tout comme « connaissance absolue » ou « chose en soi », enferment en soi une contradictio in adjecto, je le répèterai sans arrêt: c’est qu’il faut enfin se libérer de la séduction des mots. Lire la suite
En un jour excessivement doux,
(…)
J’entrevis, comme une route à travers les arbres,
Ce qui serait peut-être le Grand Secret,
Ce Grand Mystère dont parlent les faux poètes.
Le souvenir est une trahison de la nature.
Parce que la nature d’hier n’est pas nature.
Ce qui a été n’est rien, et se souvenir est ne pas voir.
Passe, petit oiseau, passe, et apprends-moi à passer!
Le clair de lune au travers des hautes branches
Tous les poètes disent qu’il est plus
Que le clair de lune à travers les hautes branches. Lire la suite
Penser une fleur est la voir et la sentir
Et manger un fruit est en connaître le sens. Lire la suite
Aussi certainement qu’une feuille n’est jamais tout à fait identique à une autre, aussi certainement le concept feuille a été formé grâce à l’abandon délibéré de ces différences individuelles, grâce à un oubli du distinctif, et il fait naître alors la représentation qu’il y aurait dans la nature, en dehors des feuilles, quelque chose qui serait « la feuille » Lire la suite
Le monde nous apparaît logique, parce que nous l’avons d’abord logicisé.
Un adulte voit un oiseau voler, et son esprit immédiatement dit « oiseau ». L’enfant cependant voit quelque chose qui non seulement n’a pas de nom mais qui n’est même pas une chose sans nom: c’est (…) un continu sans limite qui participe de l’air, des arbres, de l’heure, du mouvement, de la température, de la voix de sa mère, de la couleur du ciel, de presque tout.
César Aira, A brick wall[1] : l’amnésie infantile[2] Lire la suite