Alberto Caiero est un des hétéronymes de Fernando Pessoa. Voici comment Patrick Quiller le présente…

Alberto Caiero est un des hétéronymes de Fernando Pessoa. Voici comment Patrick Quiller le présente dans la « brève présentation » qu’il fait à son Anthologie essentielle de Fernando Pessoa, publiée en 2016 aux éditions Chandeigne:

… le Maître, Alberto Caeiro. Il est né à la campagne et vit à Lisbonne dans une sorte d’exil stimulant. Sans instruction, il est cependant l’auteur de trois recueils, Le gardeur de troupeaux, Le berger amoureux et les Poèmes non assemblés, dans lesquels il entreprend une « démétaphorisation » de la poésie afin de laisser advenir une sorte de degré zéro de la spiritualité, par quoi l’homme perclus et perverti par des siècles de christianisme pourrait renouer avec la plénitude des sensations. Il écrit des vers libres, qu’il définit comme « la prose de ses vers » dans une langue parfois volontairement rugueuse et gauche. Comme cette position artistique et philosophique est difficile à tenir de bout en bout, Caeiro joue des contradictions qu’elle entraîne. Il meurt jeune ainsi que les êtres aimés des dieux: une telle œuvre, une fois la table rase et bien rase, ne pouvait être indéfiniment poursuivie.

Caiero lui-même fait dans les Poemas inconjuntos sa non-biographie:

Se, depois de eu morrer, quiserem escrever a minha biografia,
Não há nada mais simples.
Tem só duas datas—a da minha nascença e a da minha morte.
Entre uma e outra coisa todos os dias são meus.

À suivre, quelques poèmes et extraits d’Alberto Caiero sur la ligne « démétaphorisation de la poésie ».