Mémoire, Istanbul (sous la Süleymaniye)

La Fabrique cercamondine

Des villes, je les porte en moi comme des dessins, des maquettes, réductions ou algorithmes, prêtes à s’ouvrir sous mon regard aveugle, mon aveugle regard vers le dedans, vers ce grenier de ma mémoire où il avance comme dans le faisceau étroit d’une lampe torche parce qu’il n’y a jamais été installé d’électricité. Villes qui sont là, dans le grenier obscur de ma mémoire, en attente de lumière, lumière du souvenir et de l’effort.

C’est presque rien d’abord, une rue qui monte du quartier du port vers le sommet de la colline où trône[1] la mosquée de Soliman. Et de là la rue descend (oui je la descend à présent) longe d’abord les murs de pierres grises bien coupées qui enferment telles ou telles dépendances de la mosquée et puis des magasins, des magasins et des entrepôts, parce que la rue passe en dessous du Grand Marché, et sur la…

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Istanbul Chez M. Enard

Dans Mathias Enard, que malgré ma déception j’ai tout de même repris, et fini ce matin, il y a ce beau portrait d’Istanbul par comparaison et composition:

Cette ville ressemble à la Sérénissime, mais dans des proportions fabuleuses, où tout serait multiplié par cent. Une Venise envahie par les sept collines et la puissance de Rome. (p. 71)

Istanbul: les bateaux poètes de Sunay Akın

Le vapeur Orhan Veli
ramène à la maison
des gens pressés
les mouettes se précipitent
sur les bouts de pain
jetés depuis le pont

Orhan Veli vapuru
evlerine taşırken
telaş içindeki insanları
küpeştesinden atılan
simitleri kapışır
martı kuşları

(Sunay Akın: Şiiriçi Hatları Vapuru)