Introduction:
-> J. Svenbro, « La Grecia arcaica e classica: l’invenzione della lettura silenziosa », in Storia della lettura nel mondo occidentale, a cura di G. Cavallo e R. Chartier, Laterza, 1995.
11. Commentaire de Nietzsche sur Augustin: la lecture à voix haute est la « bonne » lecture des Anciens. Par delà bien et mal, 1886 (chap. 8, aphorisme 247).12. Balogh comprend la scène du jardin comme l’attestation qu’Augustin a adopté la méthode d’Ambroise.
Sa décision de lire les apôtres en silence répond à un nouvel idéal, ne privilégiant plus les mots (verba) mais les phrases (sententiae), non la virtuosité de la langue (lingua exercitata) mais la pureté du coeur (cor castum):
J’ai compris qu’aucune voix ne pouvait parvenir aux oreilles de Dieu, si ce n’est l’expression de l’âme. (De catechizandi rudibus, IX, 1)
Ce passage fait ressortir un autre trait spécifique de la culture antique: le lien étroit existant entre la lecture et la prière. […] à Rome, comme en Grèce, la prière à haute voix était de règle, y compris en contexte strictement privé: pour être exaucée, la prière doit être entendu (exaudiri). Les Confessions de saint Augustin témoigneraient donc d’une double rupture, dans les habitudes de lire mais aussi dans la conception de la prière. Comme l’atteste la Règle des premiers ordres, l’apparition de la lecture silencieuse est d’ailleurs liée à l’extension du monachisme; cette invention représente à la fois un choix théorique, conforme à l’idéal de silence prôné par les ordres monacaux pour faciliter la méditation, et une réponse pratique apportée au problème de la vie en communauté – la lecture à haute voix risquant de gêner le travail ou le repos des autres moines.
-> J..-L. BORGES, « Du culte des livres », in Enquêtes (1937-1952).
Pour Balogh les attestations latines de legere avec tacite montrent l’exceptionnalité de cette pratique.
13. « le texte parle par la médiation du lecteur. En son absence, il se tait. »
Double courant après Balogh: Lire la suite