Nobel (Tranströmer et Dylan)

Donc ce n’est pas Bob Dylan mais Tomas Tranströmer qui est cet année le Nobel de littérature. J’aurais eu plaisir à fêter le héros de nos adolescences mais cela ne m’attriste pas. J’ai du mal à mettre Dylan (malgré la revendication du pseudonyme) sur la scène de la littérature, peut-être tout simplement parce que je n’ai jamais lu Dylan abstraction faite de sa musique et de sa voix.

Quant à Tranströmer, j’en ai tenté naguère une traduction qui eut l’heur de plaire à une vraie locutrice suédoise. Comme hors ce moment-là, cette découverte que je devais à Denis Castellas, je n’ai pu en partager le plaisir avec grand monde ( Laurent Margantin faisant exception notable – et unilatérale), j’avoue une minuscule et intime satisfaction à cette reconnaissance.

La Grande énigme / Tomas Tranströmer

Acheté tout à l’heure, au milieu de mes achats de Noël, La Grande énigme: 45 haïkus du Suédois Tomas Tranströmer, que Denis Castellas m’avait fait découvert le mois dernier. Il avait acheté, sans préméditation, le gros volume-somme édité en Poésie-Gallimard. J’en avais lu quelques pages et frappé par l’impression d’évidence que me donnait cette lecture j’ai souhaité trouver un volume bilingue, histoire d’avoir une idée de la musique. J’ai fait une recherche sommaire sur la toile mais bredouille. Mais aujourd’hui je trouve ce volume édité cette année au Castor Astral.

Le premier haïku sur quoi je tombe en ouvrant le livre:

Sur une saillie rocheuse
on voit la fissure du mur des trolls.
Le rêve, un iceberg.

musique:

På en klippavsats
syns sprickan i trollväggen.
Drömmen ett isberg.

et je retrouve la même impression.

Un autre pour le plaisir:

Les pensées sont à l’arrêt
comme les carreaux de faïence
de la cour du palais.

Tankar står stilla
som mosaikplattorna
i palatsgården.

(Traduction de Jacques Outin.)

lien: article de Laurent Margantin sur Remue.net.