L’amnésique
Elles sont plusieurs jeunes filles en fleurs, sur la courbe du pont au-dessus de la gare. Il regarde l’une en s’approchant, qui a la face ronde et parfaitement belle mais comme il s’approche encore, c’est le visage de sa voisine de droite qui attire ses regards, celle-là qui est la dernière du groupe de ce côté et qui s’appuie à la rambarde du pont. Elle qui a habituellement les cheveux frisés les a ici lissés et elle a un peu de rouge aux joues. Il approche son visage de celui de la jeune fille, encore, et caressant légèrement la joue, il dit:
– Comme tu es jolie!
Elle alors, sur le ton du reproche tendre et vif et de la tristesse ombrageuse:
– Je ne suis pas « jolie », je suis ta maîtresse depuis une heure! Est-ce ainsi qu’on parle à sa maîtresse nouvelle?
C’est donc cela, et pourquoi ses…
Voir l’article original 371 mots de plus