Simone Weil, quelques citations politiques

La civilisation européenne est une combinaison de l’esprit d’Orient avec son contraire, combinaison dans laquelle l’esprit d’Orient doit entrer dans une proportion assez considérable. Cette proportion est loin d’être réalisée aujourd’hui. Nous avons besoin d’une injection d’esprit oriental.

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Volonté et attention (Simone Weil)

La volonté, celle qui au besoin fait serrer les dents et supporter la souffrance, est l’arme principale de l’apprenti dans le travail manuel. Mais contrairement à ce que l’on croit d’ordinaire, elle n’a presque aucune place dans l’étude. L’intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu’il y ait désir, il faut qu’il y ait plaisir et joie. L’intelligence ne grandit et ne porte de fruits que dans la joie. La joie d’apprendre est aussi indispensable aux études que la respiration aux coureurs. Là où elle est absente, il n’y a pas d’étudiants, mais de pauvres caricatures d’apprentis qui au bout de leur apprentissage n’auront même pas de métier.

(Simone Weil, Attente de Dieu, 1942)

D’autres extraits après le saut (voir aussi Découvertes tardives sur mon autre blogue).
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Découvertes tardives

Je découvre, tardivement, Michel Zink à écouter, par petits bouts, le soir avant de m’endormir la plupart du temps, ses conférences du collège de France sur le Graal. Je m’imaginais que ce serait une plongée érudite dans l’univers lointain et exotique du moyen-âge littéraire (où j’aime me promener de temps en temps, voire m’égarer) mais c’est autre chose que je trouve, une réflexion sur la mystique et son paradoxe. La question que se pose MZ est: « Comment se fait-il que les chevaliers du Graal se mettent en quête de celui-ci à partir du moment et seulement à partir du moment où ils l’ont déjà rencontré? » où il retrouve l’écho d’une aporie plus générale: « Tu ne Me chercherais pas si tu ne M’avais déjà trouvé. »

Et par l’intermédiaire de Michel Zink, je découvre, plus tardivement encore, parce que souventes fois rencontrée mais à chaque fois négligée, Simone Weil. Ce que je percevais chez elle de dolorisme, voire de masochisme, m’avait à chaque fois repoussé. A la citer longuement dans sa seconde conférence, MZ m’oblige à l’écouter puis à me renseigner plus précisément et ce que je découvre, pour l’instant par des pages de citations sur le web, me fiche un coup: l’intelligence, la justesse et la simplicité, l’actualité de ce que je lis, aussi de voir exprimer clairement des pensées qui en moi insistent depuis longtemps mais sous des formes confuses.